; est-ce moi ou les autres qui sont fous? • violet rose

On aime tous l’enfance. C’est tellement beau, tellement joyeux. On croit tous au bonheur, on se dit que la vie est si simple et qu’il suffit de le vouloir pour pouvoir. On rigole pour tout et s’amuse pour un rien. On aime courir et se dire que les adultes sont loin derrière. On aime sentir le vent caresser nos joues. Il est doux et agréable. Alors on sourit. On regarde au dessus de nos têtes et observe le ciel. Il est bleu, il est magique. Il dissimule tellement de chose. Alors, on se demande c’est quoi le ciel. Qui guide l’alternance entre la lune et le soleil. A cette pensée, on a des étoiles plein les yeux. Les étoiles, c’est tellement beau. Tellement incroyable. Qui allume et éteint l’interrupteur ? On veut savoir, on veut comprendre. Mais les enfants, ça ne doit pas comprendre. Alors on nous raconte qu’il s’agit de millier de baguette ensorcelée qui s’allume pour éclairer la pénombre des tristes personnes. Parce que oui, partout il y a des malheureux. Mais on ne veut pas nous le dire. Alors, on nous offre un vélo. Tiens, oublie les malheurs, regarde les étoiles et pédale. Pédale plus vite, plus loin. Tu verras le vélo c’est bien. On aime notre petit vélo, il est tellement craquant et ses petites roues, on les aime tellement qu’on a peur de les voir nous quitter. Elles sont notre pilier, l’espoir de ne pas tomber. J’ai toujours aimé mes petites roues et j’ai lutté pendant longtemps pour les garder. Sans doute trop longtemps. Je devais avoir douze ans quand j’ai décidé de les enlever. C’est vieux douze ans. Et pourtant, on a encore besoin de pilier. Des piliers solides. Quelque chose qui nous empêchera toujours de tomber. Moi, j’ai l’impression de tomber sans arrêt. J’ai l’impression que chaque pas est une chute. Parfois bénéfique, parfois déroutante. Mais les chutes au fond, on s’en passerait bien. À cause du petit vélo, on tombe. À cause du petit vélo on saigne. Mais le vélo ne panse pas les blessures…. Ma vie est comme ce petit vélo.

Parfois je tombe. Je tombe et je me dis que j’ai besoin de roues supplémentaires. J’ai l’impression que celles que j’ai ne sont pas faites pour moi. Je ne suis pas du genre solitaire. Je ne suis pas deux grandes roues qui se suffisent. Je ne suis qu’une enfant dans un corps d’adolescente. Je crois que j’ai envie de grandir. Je crois que j’ai envie de voir le monde tel qu’il est. J’ai besoin de me séparer de mes petites roues. Mais non… Je ne peux et ne veux me couper de mon petit monde merveilleux. Parce que oui, je crois que je suis amoureuse de mon monde. Celui que je me suis inventé. Parce que je sais que parfois, je me perds dans mes pensées. Ces pensées faites de rose et de bleu que je ne peux m’empêcher d’admirer. Le cœur lourd, je regarde ma vie défiler sous mes yeux. Mon vélo roule sans moi. Je suis tombée. J’avais besoin de roues mais elles sont parties, j’avais besoin d’équilibre mais je l’ai perdu. Et tout écroule, ma vie s’effile et s’imbibe de ma colère. Je pense que je suis trop fragile pour ce monde. Et mon vélo lutte face au vent. Vous savez, mon vélo à moi, il était rose. D’un rose bonbon hallucinant. Je l’ai toujours aimé. Oui toujours. Je ne sais pas pourquoi. J’avais l’impression qu’il était différent des autres. Pourtant, un vélo reste un vélo. Mais voilà, c’était le mien… Il était extraordinaire, j’ai toujours rêvé que je pouvais voler avec. Je sais, c’est ridicule. Mais la magie n’est-elle pas ridicule au fond ? J’ai l’impression que oui, parce qu’au fond, on peut faire ce que l’on veut mais on nous interdit de le faire. C’est débile, je vous l’accorde. Mais mon vélo… ah ce vélo. C’était un cadeau de ma mère. Il faut que je vous parle de ma mère. Mais c’est tellement dur… douloureux et parfois pénible. Alors, je vais vous raconter ce qu’il y a de plus beau. La rencontre avec mon vélo, le vélo de ma vie. Je sais. C’est nul. C’est moi.

« Violet chérie, descend une minute s’il te plait ! », enfant insupportable que j’étais je fus agacée par cette demande. Elle n’avait donc rien d’autre à faire cette vieille chouette ? C’était ma mère, et je l’aimais. J’avais six ans et je croyais que tout n’était que bonheur. J’avais tort, certes, mais je ne m’en rendis compte que bien trop tard. Ces pensées endolorissent mon cœur. Comment ai-je pu être aussi bête ? Passer devant un coffre au trésor toute ma vie, sans jamais me baisser pour en ramasser le contenu. Ma mère. C’était mon coffre au trésor. Mais mes pirates étaient de bien piètre guerrier et ils furent trop faibles pour le maintenir à la porter des voleurs… « Allez, presse-toi. ». Agacée de l’entendre hurlée après moi, je rendais les armes. Une moue crispée s’était imprimée sur mon visage alors que je descendais les marches sans empressement. « J’ai une surprise pour toi ! ». Mais… Ne pouvait-elle pas commencer par cela ?! J’adore les surprises. J’aime découvrir tout un tas de chose. Je… enfin, la vie est pleine de surprise et celle-là fut l’une des plus belles de la mienne ! Je suivis ma mère qui m’accompagna dans le petit jardin derrière la maison. Et c’est avec stupéfaction que je regardais la petite bicyclette rose bonbon. « Tadaaaaaaam ! ». Je ne savais pas si je devais pleurer ou rire. Tadam ? Sérieusement ? Mon regard de ballade de ma douce et délicate mère à son… présent. « Euh. C’est quoi… ça ? ». Ma mère et c’est beau cheveux blond, ma mère et son grand regard d’enfant, ma mère et ce petit sourire attendris qu’elle seule connaissait. « Bah, un vélo. ». Comme si je ne l’avais pas vu ! Je voyais bien que c’était un vélo mais il était rose son vélo, bordel. « Il a la couleur des cochons. ». Ma mère fronça les sourcils. C’était tellement rare que je m’en voulais de cette stupide remarque. « Non, c’est la couleur des filles, pauvre sotte. ». Parce que les filles avaient une couleur de vélo particulière ? Ridicule. Je ne comprenais vraiment pas l’intérêt et puis je n’aimais pas le rose, d’ailleurs, aujourd’hui j’ai encore cette couleur en horreur. « Ouais mais moi, je voulais un vélo bleu ! ». Ma mère me dévisagea longtemps en silence. « Bien. Un vélo bleu ? Tu ne veux donc pas de celui-là ? Tu n’es qu’une enfant pourrie gâtée. Égoïste. ». Les larmes me montèrent aux yeux. Je ne voulais pas la blesser. Ce n’était pas mon but. Mais le rose, c’était pour les filles. Les vraies filles. Moi… Et bien moi, je n’en étais pas vraiment une. J’étais plutôt comme mon père. Une petite tête brûlée qui n’avait aucunement peur de se salir les doigts, alors que les filles, les vraies… « Non ! Je l’aime maman. Merci beaucoup. Je t’aime tu sais ? ». Je me jetais dans ses bras et la serrais contre mon cœur. Soufflant au creux de son oreille combien je l’aimais. C’était le plus beau vélo du monde. Rose certes. Mais le cadeau d’une mère aimante.

J’ai aimé ce vélo et maintenant, quand j’y pense, je me dis que j’ai été bien idiote d’en vouloir un bleu. Bleu c’est nul. Bleu c’est pour les garçons. Et même si je déteste toujours autant le rose, j’arrive à le supporter. Quand j’en vois. Je pense à ma mère. Cette mère qui m’a abandonné. Mes pirates trop faibles se sont laissé dérober mon trésor. Ma mère est morte. Quelques mois après m’avoir offert ce vélo. Elle était malade. Son dernier cadeau. Il est toujours chez moi, quelque part. Peut-être que mon père l’a offert au fils de Léana. J’espère pour Baylen que ce n’est pas le cas. Le pauvre, vous l’imaginez avec un vélo rose bonbon..?

à la troisième personne du singulier

Une nuit de plus à cauchemarder. Une nuit de plus à cogiter. Et hop. Un jour de plus se lève à Poudlard. Et une année de plus à devoir supporter ici. Enfin, peut-on vraiment dire que l’on doit « supporter » ses sept années à Poudlard? En fin de compte, non, pas vraiment. Violet Rose Harper aimait Poudlard. Elle aimait ce lieu. Elle aimait chaque salle de classe. Chaque couloir et chaque escalier un peu fou qui ne l’amenait jamais là où elle voulait aller. En tout cas, avant elle adorait Poudlard pour ce qu’il était, un lieu où elle n’avait pas à se cacher. Où elle pouvait être elle, librement. Sans jamais devoir mentir ou faire semblant. Il faisait d’elle quelqu’un de libre. Et pourtant, depuis quelques temps, Violet n’est plus vraiment elle-même. Elle a changé. En bien, en mal? Peut-être ni l’un ni l’autre, en tout cas, elle n’est plus la même. Ses notes sont en chute libre, elle est plus souvent distraite et surtout, elle passe la plus part de son temps seule, perdue dans ses pensées. A quoi pense-t-elle? Que se passe-t-il? Qu’est ce qui a changé? Où est le problème? Mais au fond, y a-t-il un quelconque problème? Comment savoir. Violet s’enferme dans un mutisme que seule quelque personne arrive à rompre. Sauf que voilà, ni Andrew, ni Lee n’était encore à Poudlard. Et que maintenant, elle avait l’impression d’être un peu celle qu’on laisse derrière. Pourtant, la demoiselle si était préparé. Elle savait que ça devait arriver. Et voilà, c’était fait. Que lui restait-il désormais? Des vagues souvenirs, des chuchotis sur son passage et de vague regard noir lancé par des tas de filles. Mais que c’était-il passé depuis la cinquième année de Violet? Qu’était donc devenue la fille discrète mais cependant appréciée? Pourquoi ne restait-il plus qu’une ombre d’elle? Quel épisode avons-nous encore raté?

Pour tout comprendre, je crois qu’un bref retour en arrière est de mise. Lorsque Violet avait quinze ans, il y a un an de cela, elle était quelqu’un de facile à vivre et de toujours joyeux. Elle ne cachait jamais ses pensées, que du contraire, elle les exprimait bien haut. Elle savait montrer qu’elle existait et gare à celui qui prétendait que la demoiselle n’avait aucune importance dans ce monde de sorcellerie. Elle était une élève des plus brillantes de Poufsouffle, elle savait faire gagner des points à sa maison. Peu de personne faisait vraiment attention à elle, et cela lui plaisait plutôt bien, c’est ce qu’elle attendait. La compagnie des gens ne l’intéressait pas plus que cela. Elle aimait bien entendu échanger quelques avis sur ça et là mais ce n’était jamais elle qui allait vers les gens. Et si cela arrivait, c’est qu’elle appréciait énormément cette personne. Plus qu’elle n’aurait pu l’avouer. Violet, ce n’est pas le genre de personne qui crit ses sentiments. Elle dit plus souvent ce qui la dérange… Mais quand elle doit montrer ce qu’elle ressent, en amitié ou en amour, elle a beaucoup de mal. Tout reste bloqué et rien ne sort. Un jour, son cœur finirait par imploser si tout ce qu’elle y mettait ne sortait pas, même si ce n’est que peu à peu… Enfin, il y a donc un an, elle était comme cela. Mais depuis, comme je l’ai déjà dis, elle à changer. Une seule chose ne change pas, elle garde au fond du cœur tout ses sentiments les plus tendres. Désormais, elle se fait sans cesse remarquer, on la fusille du regard, on n’essaye de la comprendre et on n’y parvient pas. Elle est un peu la nouvelle attraction. Mais pourquoi?

Une seule réponse. Sirius Black. C’était à cause de lui. Tout ça, c’était de sa faute, il avait fait de la vie de Violet un véritable enfer. Comment avait-il put lui faire ça? Comment avait-il osé? Il savait ce qui attendrait la demoiselle après que… Après que quoi au juste? Il n’y avait rien eu. Rien de plus qu’un malheureux baiser lors d’une soirée sous la pluie et une soirée au bal de fin d’année. Qu’avait-il eu de plus? Rien du tout. Pourtant, la jolie brunette était devenue l’ennemie numéro une de toute les groupies de Sirius. Heureusement qu’elle n’avait vue la demoiselle à son bras qu’une soirée. Heureusement qu’elles ignoraient le baiser. Heureusement que certaines choses ne se passent pas à la vue de tous. La demoiselle Harper était persuadé que Sirius savait que Violet serait haït après cette soirée en sa compagnie. Il devait le savoir. C’était sans doute tout le temps comme cela pour les « amies proches » du tombeur de Poudlard. Mais, Violet n’avait pas su résister. Elle avait été aussi idiote que toutes ses groupies. Et au final, elle était tombée amoureuse d’un égoïste, bien qu’elle ne voulait pas se l’avouer, Violet le savait, elle aimait Sirius. Comment une telle chose avait-elle put se produire? Bon sang, mais que c’était-il passé pour que du jour, au lendemain, la demoiselle Harper aime le beau brun de Gryffondor comme la prunelle de ses yeux? Enfin, elle pensait que c’était de l’amour. Mais qu’en savait-elle après tout? Violet n’avait jamais connu l’amour et encore moins quelque chose qui ressemblait à la relation qu’elle entretenait avec le tombeur. Depuis le bal de fin d’année, la demoiselle Harper évitait le jeune homme comme la peste, elle baissait les yeux dès que celui-ci se trouvait dans la même pièce qu’elle, elle faisait semblant de ne pas le voir et quand celui-ci s’approchait d’elle comme pour lui adresse la parole, alors Violet s’immisçait dans une conversation plus qu’ennuyeuse avec des gens qu’elle n’appréciait pas autant que la compagnie du jeune homme qu’elle pensait aimer. Depuis, elle passait ses nuits sans dormir, à réfléchir. Mais qu’est ce qu’elle aurait bien put faire? A part rêver seule dans son lit? En quelques sorte, elle passait son temps à attendre un quelconque changement dans leur comportement respectif, elle espérait que lui allait monter un peu plus de… débrouillardise pour attirer son attention et ainsi leur permettre d’entamé une discussion… Mais rien. Pas un geste. Pas un mot.

Mais cette nuit là, Violet avait prit une décision. C’est elle qui allait prendre les choses en main. On la détestait déjà alors, qu’avait-elle à perde dans tout ça? Rien de plus que ce qu’elle avait déjà perdu, l’amitié qu’elle avait avec Sirius avant tout ça. Avant le baiser, avant le bal, avant les vacances. Avant. Comment retourner en arrière sans y brûler ses ailes? Tellement de questions se chamboulaient dans sa tête. Tellement de questions auxquelles elle ne trouverait aucune réponse, elle en était sûre. Le passé est une chose qui nous hante pour une seule raison. Soit il à été merveilleux et l’on souhaite retrouver le bonheur éprouvé à cette époque. Soit il était horrible et là on ne veut plus recommencer. De peur que cette fois encore, elle en souffre, peut-être même davantage. Pour Violet, les deux cas étaient envisageables. Selon elle. La première option, parce qu’elle avait été heureuse d’être l’amie de Sirius, puis elle avait été encore plus heureuse du baiser échangé. Et la seconde option, la dernière et pourtant pas la moindre, elle regrettait que tout cela se soit passé. Parce que si tout ça n’avait pas eu lieu, à l’heure actuel, Sirius Black et Violet Harper serait de bon amis riant au éclat avec une bonne bière au beurre. Sauf que voilà. Les choses avaient changées. Je ne sais combien de nuit la brunette se répéta « Le temps passe, les choses changent ». Oui, le temps passe, les choses changent, les gens pas. Il fallait bien qu’un jour elle s’y fasse. Rien ne serrait plus pareil, elle aurait beau, rêver ou espérer monts et merveilles, le lendemain, la réalité reprendrait forme. Et la réalité dépasse parfois la fiction. Autant les rêves plaisaient à Violet, autant la réalité la rebutait. Enfin, comme je l’ai dit, cette nuit là, les choses avaient prit formes autrement. Violet avait tout revu sous un autre angle et la seule chose qui lui restait à faire, selon elle, c’était discuter. Prendre contact et clarifier la situation. La situation? Mais quelle situation après tout. Il n’y avait jamais vraiment eu de Sirius et Violet. Il n’y avait qu’elle, et lui. Lui, et elle. Jamais de eux, de nous, de rien.

Ce fut quand le matin pointa le bout de son nez que Violet cogita le plus. Comment allait-elle s’y prendre? Quand pourrait-elle voir le beau brun en toute discrétion? Comment faire pour le voir en secret de toutes ses groupies grouillant de pensées meurtrières à l’encontre de la belle brune? Mais comment donc allait-elle faire? Les deux jeunes gens avaient bien des cours en commun, mais cela était beaucoup trop… Impersonnel et il y aura beaucoup trop de public. Dans les couloirs? Oui, mais les couloirs étaient toujours hantés d’élèves ou de fantômes. Et puis Sirius Black ne sortait jamais sans ses fidèles acolytes, les maraudeurs. Le parc? Pareil, les maraudeurs. Quand et comment pourrait-elle faire comprendre à Sirius qu’elle voulait discuter seule à seul avec lui. Qu’elle avait besoin de mettre les choses à plat et qu’il était important pour elle qu’il essaye de comprendre ça. Elle cogita tellement qu’elle en oublia de sortir de son lit et de se préparer. Mais quand Olivia, cette harpie, la regarda d’un air faussement exaspéré, Violet ne put que bondir de son lit.

« – Oui? Quoi? – A quoi tu penses encore? – Je peux savoir en quoi ça te regarde? – Violet, tu étais déjà insupportable avant, excuse moi l’expression, mais depuis la rentrée c’est pire encore. Que c’est-il passé durant les vacances? - Rien. Absolument rien. Justement. – Justement? Justement quoi? – Je dois me préparer. Désolée. Merci pour cette charmante discussion, à plus! »

Violet c’était montrée plus que polie avec Olivia pour une fois, et elle avait presque éprouvé pour elle un élan de sympathie. Qui l’eu crut. Elle ne savait pas qu’Olivia faisait attention à elle de cette manière. Elle ne savait pas à quel point son changement d’attitude se remarquait. Elle était donc si… prévisible? Pauvre Violet. Pourquoi s’étonnait-elle donc des regards qu’on lui lançait alors. Depuis qu’elle avait cogité cette nuit là, tout lui paraissait différent. C’est comme si tout ce qui c’était passé avant, elle ne l’avait vu qu’à travers un trou dans un tableau. Ne voyant que les ombres qu’elle voulait bien voir. Tout n’était pas façonné comme elle l’avait imaginé. Elle même c’était mise un pied dans la tombe et pourtant, elle continuait à la creuser. Mais pourquoi? À quoi cela lui servait-il de faire cela? Aucune réponse ne lui venait maintenant qu’elle se trouvait devant le fait accompli. Elle devait être resté un long moment sans bouger le regard dans le vide, parce qu’elle vit une main s’agiter devant ses yeux. Elle vit alors les lèvres de Jessica, une Poufsouffle, bouger et formuler des mots que la demoiselle Harper ne saisissait pas. Et tel un pantin guidé par des ficelles invisible, Violet se dirigea vers la salle de bain, plantant Jessica là, avec un air ahurit. La demoiselle se doucha. Et durant ce court laps de temps, elle parvenait à ne plus penser à rien, à vider son esprit. L’eau lavait son corps, son cœur et les pensées obscurs qui l’appesantissaient. Quand elle eu terminé, elle s’apprêta aussi vite qu’elle put et quitta le dortoir. Elle ne fit même pas un arrêt par la salle commune. Trop de monde. Trop de courtoisie à simuler. Trop compliqué. Et elle se retrouva donc au beau milieu d’un couloir. Son bouquin de sortilèges en main, elle se dirigea vers la salle de cours. Arrivé dans la classe, beaucoup d’élèves était déjà là, Violet avait choisit de s’asseoir à côté d’Olivia qui ne lui fit aucune remarque, la demoiselle la remercia d’un brève sourire.

Le cours se passa, sans que rien ne puisse pénétrer l’esprit de Violet qui une fois de plus semblait ailleurs. Quand la fin du cours s’annonça, un sourire apparut sur son visage. Enfin, il était temps. La demoiselle attrapa ses bouquins et partit comme une flèche. Elle avait même bousculé quelqu’un au passage mais n’avait même pas prit la peine de s’excuser. À quoi bon? Elle s’en fichait. Elle traça son chemin quand dans les couloirs, elle tomba nez-à-nez avec les maraudeurs. Manque de bol ou destin? Coup de chance peut-être? Violet releva la tête et elle croisa le regard de Sirius, le feu lui monta au joue. Elle se détourna alors prenant le chemin inverse. Mais une fois quelque pas fait, elle eu une idée. Elle prit un bout de parchemin qu’elle avait calé dan son livre de sortilèges et à l’aide de sa baguette, elle y inscrivit quelques mot. « Le parc? Ce soir? 22h? Plus? Moins? Peu importe, mais vient. Je serais là. Près de… L’arbre. » Plutôt niais? Oui, plutôt beaucoup. Violet voulait remettre se petit bout de parchemin dans les mains du beau brun elle-même, mais quand elle se retourna, celui-ci - à moins que ce ne soit elle? - draguait effrontément, devant-elle, une jeune fille. Les lèvres de la demoiselle Harper se pincèrent et son cœur se serra. Elle tenta donc une nouvelle approche. Restant toujours à une dizaine de mètres de la scène, elle appela Remus d’un petit signe de la main. Celui-ci vient à sa rencontre. Violet en fut soulagée.

« – Hum… Remus, je… – Oui? Qu’est-ce qu’il a? – Je me sens ridicule. Pire qu’une gosse… Mais tu voudrais bien… – Bon, vas-y Vio, crache le morceau! - Tiens, tu peux donner ça à Sirius de ma part? S’il te plait? – D’acc… »

Violet n’entendis pas la fin, elle était déjà partie. Elle savait bien que Remus l’aiderait. Elle savait bien que malgré leurs petites chamailleries habituelles, elle pouvait lui faire confiance. Remus était quelqu’un de bien et elle avait une totale confiance en lui, espérons qu’elle ne se trompait pas. La journée passa à une lenteur hallucinante. La brunette avait décidé de sécher quelques cours. Elle avait donc prit place dans la salle commune presque vide et elle regardait sans cesse l’horloge pendue au dessus du feu. Elle regardait les aiguilles se faire la course regrettant sans cesse devoir que la grande avait le dessus. Le tic-tac ambiant de la pièce la plongea dans une sorte de demi sommeil qu’elle ne parvint pas consommer pleinement. Mais au bout de deux heures, elle s’endormit.

Elle sentit alors quelques choses la secouez. Sortant tout doucement de sa torpeur, Violet se redressa d’un bond. Quelle heure était-il? Avait-elle dormis longtemps? La demoiselle n’avait pas le temps, elle agressa littéralement la personne qui l’avait réveillée et la supplia de lui donner l’heure. Quand celle-ci lui répondit qu’il n’était encore que neuf heure et demie, la brunette poussa un soupir. Elle se redressa et quitta alors la salle commune. Durant le trajet qui la menait au parc, Violet se demandait si Sirius viendrait. Si Remus avait passé le mot. S’ils c’étaient tous bien moqués d’elle en voyant les enfantillages dont elle était capable. Si… Et puis ça? Mais la dernière question, la plus important, lui vient quand le vent lui fouetta le visage avec rage. Qu’allait-elle lui dire? Enfin, tout d’abord fallait-il seulement qu’il vienne. Et comme pour appuyer ses pensées, elle entendit des bruits de pas. Encore une fois, son cœur se serra, prêt à imploser. Elle s’immobilisa, respirant péniblement à cause du vent qui lui fouettait sans cesse le visage. Et elle murmura pour elle-même quelques mots. Ils étaient censé l’aidée à ne plus trop espérer. Est-ce que cela marcherait? A voir…

« Alors, voilà, finit la fiction. Bonjour la réalité. »