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 « u t o p i a » NARCISSA

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Narcissa Black
    ICY PRINCESSdivide ut reges.

Narcissa Black


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MessageSujet: « u t o p i a » NARCISSA   « u t o p i a » NARCISSA EmptyDim 14 Mar - 8:59

    Narcissa Black


    ft. Kate Bosworth

    « u t o p i a » NARCISSA 512226Sans_titre_6
    # Age : 15 ans.
    # Année d'Etude : Cinquième.
    # Ascendance : Sorcière.
    # Origines : Sang Pur.

    # Baguette Magique : 26 centimètres, bois de rose, corne de licorne.
    # Patronus : Léopard des neiges.
    # Epouvantard : Une gigantesque araignée.
    # Sort Favori :


      # Qui est le maître du monde ? Sirius est passé par là.

      Spoiler:




      # Qualités principales : Loyale, romantique, intelligente.
      # Défauts Principaux : Hautaine, manipulatrice, indifférente.



      # Question 1 : Alors que vous marchez tranquillement dans les couloirs déserts en direction de votre salle commune, voilà qu'une ombre se découpe sur les murs, effrayante et appartenant sans aucun doute à une créature venue des tréfonds des ténèbres pour vous enlever.

      c. Vous restez statique, les bras croisés. Lorsque cette chose approchera, vous pourrez apercevoir son visage : l'élève responsable de cette mascarade n'aura pas assez de sa scolarité pour payer le prix de cette frayeur.

      # Question 2 : Dans le parc, tout est calme. Les oiseaux chantent, le soleil brille... Et Miranda Keller arrive en courant vers vous, en larmes : son petit ami a mis fin à leur relation parce qu'il était subitement tombé amoureux d'une autre fille, à ce qu'il lui a dit. Vous soupçonnez le pauvre garçon de ne plus supporter ce pot-de-colle plus bavard qu'un perroquet.

      d. Vous affichez une mine faussement compatissante et lui avouez qu'il fallait le comprendre, le pauvre: elle était réellement invivable.

      # Question 3 : Catastrophe! Vous avez complètement oublié de faire les 3 rouleaux de parchemins demandés par le professeur de métamorphose et le cours est dans moins de vingt minutes.

      b. Bah, vous agissez comme d'habitude, vous prenez le devoir d'un autre élève et lui faites un regard éloquent qui stoppe ses cris.

      # Question 4 : Voldemort en personne frappe à votre porte (enfin... lui jette un sort de destruction, mais à quelques différences près...) et vous demande de faire partie de ses fidèles étant donné votre énorme potentiel magique.

      d. Vous ne faites pas attention à sa proposition, réfléchissant à la façon dont vous allez bien pouvoir remplacer votre pauvre porte.

      # Question 5 : C'est l'heure de votre cours de Sortilège et vous êtes très en retard. Vous courrez dans les couloirs déserts lorsque vous entendez un cri. Un élève git par terre, sans doute inconscient.

      d. Vous écoutez rapidement son pouls et constatez qu'il n'est pas en danger. Vous courrez chercher le professeur: la salle de cours n'est plus très loin.


Dernière édition par Narcissa Black le Jeu 25 Mar - 13:10, édité 8 fois
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Narcissa Black
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Narcissa Black


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MessageSujet: Re: « u t o p i a » NARCISSA   « u t o p i a » NARCISSA EmptyDim 14 Mar - 8:59


elle est comme
« une colombe qui s'est égarée... Elle est comme un narcisse agité du vent... Elle ressemble à une fleur d'argent »



    Narcissa naquit. Narcissa grandit. Ou plutot, elle se développa, comme une fleur croît, déploie ses fleurs, ses pétales, ouvre son coeur au soleil. Ses cheveux blonds poussèrent, tombèrent dans son dos, comme une myriade de rayons de soleil qui illuminaient son visage pâle. Ses yeux bleus, qui ne vous regardaient jamais en face, semblaient faits de gouttes de rosées recueillis sur les brins d'herbe délicats des forêts et des parcs, plus bleu qu'un ciel sans nuage et pourtant plus sombres qu'un jour d'orage. Les yeux d'une Black quelle qu'elle soit n'étaient jamais accessibles au commun des mortels, tout le monde le sait. Ses prunelles avaient beau être aussi limpides que de l'eau, jamais personne n'aurait pu vous dire avec précision: "Voila Narcissa qui est heureuse" ou "Tiens, Narcissa est en colère". Pas parce qu'elle ne ressentait pas ces émotions, mais parce que les gens étaient trop bêtes pour se donner la peine de mieux regarder. C'était ce qu'elle pensait, et elle avait tendance à croire que tout ce qu'elle disait était vrai. Mais trouvons une excuse à tous ces gens: face à la personne même de Narcissa, comment auraient-ils pu en faire autrement? Il suffisait de croiser son regard, poser les yeux sur cette bouche dédaigneuse au pli boudeur et pourtant si attirant, ce nez constamment froncé comme si une mauvaise odeur lui passait sous le nez, et surtout plonger dans le bleu de ses yeux, pour oublier que Narcissa était un être humain. Ils ne cherchaient pas à voir au-delà de ce que son nom leur inspirait: Black. Peur, effroi, joie, amour, adoration, idolâtrerie, haine. Dans tous les cas, ils pensaient à elle. "En bien ou mal, pourvu qu'on parle de moi!". Et, bien entendu, Narcissa se plut à attirer les regards. Elle grandit, donc. Entre sa soeur Bellatrix et sa soeur Androméda. Avec son cousin Regulus et son cousin Sirius. Pleine de ses rêves d'enfants qu'elle oublia si vite. Bellatrix n'aimait pas les mièvreries, Narcissa rangea ses poupées. Bellatrix n'aimait pas le gâteau aux raisins, Narcissa mangea uniquement des pâtisseries au chocolat. Bellatrix n'aimait pas Sirius, Narcissa se prit à dédaigner ce cousin qui, somme tout, n'était pas si dérangeant que ça. Bellatrix par-ci. Bellatrix par là. Sa soeur était son modèle. Son camarade. Celle qu'elle admirait par-dessus tout. Et la poupée de porcelaine se prit d'affection pour la méchante sorcière.

      NARCISSA ▬ « Bellatrix! Dis, on ne sera jamais séparées n'est-ce pas? »
      BELLATRIX ▬ « Tout dépend de ce que papa et maman auront décidé pour nous, tu le sais bien. »
      NARCISSA ▬ « Comment ça? »
      BELLATRIX▬ « Si tu te marie et que tu habite très loin, par exemple.»
      NARCISSA▬ « Par amour pour moi, il voudra bien t'emmener avec nous! Dis, tu viendras n'est-ce pas? Dis que tu viendras! Bellatrix?


    Une reine. Telle la narcisse argentée dont les feuilles se courbaient selon le souffle du vent, elle était l'idole de tous. De ses parents, d'abord. Elle avait beau être la dernière, la fille, la benjamine, l'unique espoir d'un héritier envolé en fumée, elle était également la plus douce, la plus jolie, la plus gracieuse et la plus charmante. Andromeda avait été bannie de la famille, et Bellatrix était une beauté froide, qui s'accordait certes bien avec les idéaux Black, mais qui manquait de cette suavité douce qui émanait des cheveux auréolés de lumière de sa soeur. Et ses parents voyaient en elle la chance de, peut-être, rattraper ce qu'ils avaient perdu en n'engendrant aucun héritier mâle, devant courber l"échine devant leurs autres parents et leur fils Sirius, secondé, au cas où, par son cadet Regulus. Narcissa reçut les meilleurs précepteurs, les plus jolies robes, les manières les plus parfaites. Comment ne pas devenir telle que celui dont elle porte le triste nom? Une reine. Elle ne marchait pas, elle flottait. Le regard volontairement loin devant elle, ne prêtant nulle attention à ce qui l'entourait, le cou droit, le menton levé, elle savait ce qu'elle valait, connaissait le nom qu'elle portait et ce qu'elle devait en faire. Poupée blonde, elle maitrisait à la perfection les sourires automatiques de politesse envers ceux que ses parents lui conseillaient de fréquenter. Elle connaissait les sujets à débattre et ceux à éviter. Elle savait pencher la tête sur le côté avec un demi sourire pour vous faire ravaler vos revendications, quelles qu'elles soient. Elle vous aime tous, en apparence. Pourtant, elle vous méprise. Parce qu'au fond d'elle-même, elle sait que tout le monde agit de la même façon avec elle. Ceux qui l'aiment l'adoreraient-il si elle ne s'appelait pas Black? Ceux qui la détestent n'auraient-il pas vu qui elle était vraiment sans ce pseudonyme? Elle avait compris l'hypocrisie et la bassesse du genre humain, et procédait à son image. Car elle avait beau paraître superficielle, Narcissa, elle était très intelligente. Observatrice, surtout. Et d'un esprit vif. Mais à quoi bon de l'esprit, lorsque l'on est une fille? Il fallait qu'elle sache tenir une maison, éduquer ses enfants, et plaire à ceux qui pourraient lui servir. Voilà tout ce qu'on lui avait appris. Et parce qu'elle était une gentille fille obéissante, elle faisait ce qu'on lui demandait de faire. Et ça marchait. Elle était adorée. Redoutée pour ses foudres autant qu'idolâtrée pour ce qu'elle pouvait offrir. Une reine. Princesse de Serpentard, surnommé parfois la poupée de glace, elle offrait à tous sourires, mépris ou hauteurs suivant les circonstances, avec une équité telle qu'elle semblait jouer un rôle. Qui aurait pu expliquer avec suffisamment de justesse qui était vraiment Narcissa Black? Qui aurait pu deviner avec assez de profondeur ce qu'elle ressentait, ce qu'elle pensait, ce qu'elle voulait et ce qu'elle ne voulait pas? Personne. Parce qu'elle le voulait bien. Quelqu'un qui montre ses points faibles est forcément lui-même un faible. Et parce qu'elle était une Black.

      BELLATRIX ▬ « Narcissa? Tu pleures? »
      NARCISSA ▬ « Andromeda me manque, Bella. Pourquoi est-ce qu'elle est partie? »
      BELLATRIX▬ « Elle a déshonoré la famille, tu le sais bien. Elle épousé un sale moldu!»
      NARCISSA▬ « C'est notre soeur, tout de même. Papa et maman ont été trop sévères. Est-ce que l'amour n'est pas incontrôlable?
      BELLATRIX ▬ « Narcissa! Tu es une Black, comment peux-tu dire ça? Et ne t'avises plus de pleurer devant moi, ni pleurer tout court. Pleurer c'est pour les faibles, tu m'entends? Prends garde à m'obéir, si tu veux que je continue de t'aimer. »



    Black. Ce nom semblait l'honorer et lui peser en même temps. Vieux de plusieurs siècles, il s'appuyait sur ses épaules frêles avec toute la force dont il était capable, guettant ses faux pas et lui traçant ceux à suivre. Avant de faire une action, quelle qu'elle soit, la question qu'elle s'était toujours posée était: "Est-ce qu'une Black ferait ça?". Narcissa n'est pas si mauvaise, finalement. Elle est juste influençable. Et peut-être trop sentimentale. Elle a peur que sa famille lui tourne le dos, comme ce fut le cas de tant de personnes si vite oubliées. Sa soeur, son cousin, autant de gens proches de son coeur qu'il avait fallu rejeter au loin, comme on lance loin devant nous un caillou dans notre chaussure ou un brin d'herbe dans nos yeux. Comme quelque chose de gênant, en somme. Quelque chose dont il faut se débarrasser, une chose sans valeur. Et Narcissa ne veut pas que l'on pense ça d'elle. Alors elle fait ce qu'on dit de faire. Elle joue un rôle. S'y identifie petit à petit. Elle craint tellement la solitude, elle qui est si entourée. Elle a peur que le clan familial ne la rejette. Que ferait-elle, seule? Alors elle choisit de sacrifier la liberté au confort. Après tout, est-ce que c'est si difficile? Et dans son petit coeur deux sentiments entrent constamment en conflit. Elle a envie de crier, Narcissa. De montrer qu'elle vaut plus que cette étiquette. Mais toujours la crainte l'emporte sur la passion. Et elle reprend son rôle. Et elle se dit que ce n'est si mal. Et elle se persuade qu'elle est vraiment comme ça. Et les autres ne cherchent pas plus en profondeur. Narcissa Black a deux facettes, mais une fleur a-t-elle jamais eu deux côtés?

      BELLATRIX▬ « Papa et maman sont très fiers de toi, tu sais. Le fils Tormac était si charmé qu'il a dit à son père qu'il fallait vraiment qu'il fasse confiance à papa pour signer ce contrat.»
      NARCISSA ▬ « C'est vrai? »
      BELLATRIX▬ « Ne sois pas si heureuse, bêta. Après tout, on est toutes passées par là. Sauf peut-être Andromeda. La meilleure chose que l'on ait fait à son égard était bien de l'oublier. Allons, tu pâlis? Comme si on allait t'oublier, toi! N'es-tu pas une vraie Black bien comme il faut?»


    Mais Narcissa aime surtout jouer. Au jeu du chat et de la souris, elle est évidemment le chat. Le loup, dans certaines circonstances. Faire durer le plaisir, s'enivrer de la crainte de sa victime, démontrer sa supériorité, elle adorait. Mais seulement lorsqu'elle s'ennuyait. Que cela vous paraisse ou non étrange, il n'était pas rare de voir Narcissa le menton appuyé dans la main, le regard perdu dans le vague. Contrairement à sa soeur Bellatrix, la jeune fille est une grand rêveuse. Pas du genre mièvrerie sentimentale, mais plutôt à se perdre dans ses pensées jusqu'à en oublier le monde extérieur. Dans ces moments, elle en paraît presque vulnérable, la jolie blonde. Mais après tout, n'était-ce pas ce qu'elle était, sous ses allures de reine? «Les plus grands secrets sont ceux qui vous passent devant sans qu'ils ne vous sautent aux yeux.»


Dernière édition par Narcissa Black le Dim 14 Mar - 9:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « u t o p i a » NARCISSA   « u t o p i a » NARCISSA EmptyDim 14 Mar - 8:59


si j'étais un artiste
« je peindrais la vie telle qu'elle devrait être.»




    « Qu’y a-t-il dans un nom ? Ce que nous nommons « rose » embaumerait tout autant sous un autre nom. »

    Narcissa shoota avec force dans un caillou dont l’innocence était toutefois plus que visible. Que faisait-il de mal, ce caillou, à part exister? Rester là, sur le chemin, supportant pluie et vent, soleil et glace, sans émettre de sa vie la moindre protestation ? Et pourtant, c’était ce caillou-là, ce minuscule caillou blanc, ridicule, sans histoire, qu’elle avait choisi comme victime de ses coups. Il vola. La brume l’empêcha de voir où il avait atterri. Elle n’entendit que le bruit de la chute. Qu’importe. Son attention était déjà portée ailleurs. Ses mouvements de colères ne l’entraînaient pas, comme sa sœur, dans des actions dont elle aurait le lendemain à rougir. Même si Bellatrix ne rougissait jamais et, de mémoire, n’avait jamais eu honte de ses actes. Aussi cette phrase était-elle un peu paradoxale, mais elle n’avait pas l’envie, la force et le temps d’y remédier. L’envie, surtout. Car c’était la seule chose qui ne dépendait pas de sa volonté. On peut toujours trouver quelques minutes sur notre emploi du temps, une case vide à combler ou un espace à boucher. On peut toujours puiser de la force quelque part, même dans le coin le plus reculé. Mais l’envie, c’était autre chose. Si elle n’avait pas envie, elle n’avait pas envie. Mais où tout cela la menait-il ? Ah, oui. Le caillou. Le froid. La neige aussi, cette immensité blanche qui recouvrait tout, sauf les défauts des gens. Pourquoi était-elle sortie, déjà ? Elle leva les yeux vers le ciel de craie, persuadée qu’il était le plus à même de lui fournir une réponse satisfaisante. Le fait est qu’elle était arrivée ici sans vraiment savoir pourquoi, ni comment. Comme si ses pas l’y avaient conduite sans tenir compte de sa volonté propre. Elle ouvrit légèrement la bouche pour reprendre sa respiration. Un halo de fumée blanchâtre s’y échappa. Après tout, c’était le matin.

    Cette phrase, Narcissa l’avait lue quelque part. Un jour. Il y a longtemps. En quelle occasion, déjà ? N’importe. Elle l’avait lue, c’est tout. Et avait tout de suite pensé à son nom : Black. Cinq petites lettres qui déterminaient l’attitude des gens à son égard. Dégoût, haine, admiration. Mais toujours la peur, la peur sourde, immédiate, grandissante, celle qu’on ne pouvait s’empêcher de ressentir si l’on connaissait tous ceux qui l’avaient porté : Regulus, Sirius, et Bellatrix, la cruelle Bellatrix, Bellatrix la sauvage, la sombre, sa sœur, en somme. Celle qu’elle admirait pourtant plus que tout, en lui étant opposée autant que pourrait l’être un pétale de rose de l’épine qui couvre sa tige. Et c’était pour ça, pour Bellatrix, qu’elle se retrouvait dehors. Voilà, la raison avait été enfin trouvée. Devait-elle s’en montrer soulagée ? Qu’avait-elle dit, déjà ?

    Bellatrix – « Tu ne trouve pas que Lucius est bizarre, ces temps-ci ? »
    Narcissa – « Bizarre ? C'est-à-dire ? »
    Bellatrix – « Parfois, on dirait qu’il veut venir te parler. Et l’instant d’après, le voilà à l’autre bout de la salle commune. Tu ne trouve pas ça étrange ? »
    Narcissa – « Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? »
    Bellatrix – « Ne hausse pas les épaules, je t’ai déjà dit qu’une jeune fille de ton rang ne doit pas faire ce genre de chose. Et je te signale qu’il s’agit de ton futur mari. »
    Narcissa – « Tu sais tout aussi bien que moi qu’il s’agit d’un arrangement. »
    Bellatrix – « Et alors ? Papa et maman aussi, tout comme moi et Rodolphus. Tout le monde fait ça chez nous. Dans notre milieu. Enfin. Tout ça pour dire qu’il serait temps que vous soyez moins frigides, tous les deux. Ou l’héritier que nos parents attendent ne risque pas de pointer de sitôt le bout de son nez. »


    Evidemment, Narcissa s’était aussitôt tendue, imperceptiblement. A quinze ans, la manière de faire des enfants ainsi que le fait même d’en avoir lui étaient, non pas inconnus, mais totalement hors de sa réalité. Et pourtant... Combien lui restait-il ? Deux ans ? Deux petites années, deux fois trois cent soixante cinq jours, pour se faire à cette idée. Et d’imaginer Lucius dans son cœur, dans son lit, dans sa vie. Y arriverait-elle ? De toute façon, telle n’était pas la question. Parce qu’elle n’était pas courageuse, Narcissa. Pas téméraire pour un sou. La maison Gryffondor était loin derrière, traînant la patte, incapable d’arriver à sa portée. Elle n’était pas courageuse, Narcissa, et ne désirait pas l’être. Qu’était-ce que le courage, pour cette fille de quinze ans à peine ? C’était Sirius, c’était Androméda. C’était l’exil, la solitude, le rejet. C’était la souffrance, c’était l’abandon. C’était trop pour une fille de quinze ans. De quatorze aussi. De treize encore plus. Et ne parlons pas des années qui ont précédées, des années qui suivront, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sable à égrener. Elle n’était pas courageuse, Narcissa. Elle portait fièrement les couleurs de Serpentard, marchait le menton levé, parlait peu et toujours d’un ton hautain, souriait à qui de droit et partageait ses largesses entre ceux qui le méritaient de par, non pas leurs qualités propres, mais par le nom qu’ils portaient. Qu’est-ce qu’un nom ? Un machin valait-il mieux qu’un autre bidule ? Elle n’était pas courageuse, Narcissa. Elle obéissait à ses parents. Elle ne voulait pas être rejetée. Elle avait besoin d’amour, Narcissa. Elle avait besoin d’aimer et d’être aimée. Alors elle se raccroche à ce qu’elle a, Narcissa. A ses parents. A sa sœur. A tous ceux que le code d’honneur des Black l’autorise à fréquenter. Mais pourra-t-elle s’attacher à Lucius ?

    Elle savait qu’il avait aimé sa sœur. D’un amour d’enfant, peut-être. Mais c’était assez significatif. Il n’y avait jamais eu un regard pour elle. Jamais un mot tendre. Jamais rien. Leur relation tenait en tout et pour tout sur un bout de parchemin signé par leur deux familles. Qu’il soit virtuel ou non, car elle imaginait très bien ses parents la vendre comme un morceau de viande, ce parchemin rongeait sa vie. Elle n’était pas libre, Narcissa. Une fleur dans un vase, dont l’eau commençait lentement à s’évaporer. Une plante sous verre, dont l’oxygène commençait à manquer. Elle avait choisi, Narcissa. Entre la liberté et le confort, elle avait tranché. Devait en assumer les conséquences. Il fallait bien se coucher après fait son lit. Boire son verre lorsqu’il était rempli. Manger lorsque son assiette était pleine. Peu importait que la soif ne soit pas là, que la faim se fasse attendre, que le sommeil ne vienne pas. La vie était ainsi faite. Les êtres humains n’avaient pas leur mot à dire. Les filles, surtout, n’avaient pas leur mot à dire. Sauf Bellatrix. Bellatrix s’en sortait bien. Bellatrix était différente. Etait-il étonnant que Lucius se soit énamouré d’elle ? Comment hésiter entre la bourrasque de vent frais et le simple petit vent du sud ? Entre la sorcière fascinante et la poupée de porcelaine condamnée à rester immobile et à vous observer de ses grands yeux? La trouvait-il jolie ? La trouvait-il désirable ? La trouvait-il digne de devenir sa femme ? Rien de moins sûr. Et comme un condamné à mort voit s’avancer devant lui le poteau et la corde, Narcissa observait d’un air digne approcher de sa main l’alliance infâme. Elle voulait vivre sa vie, Narcissa. Mais rien de plus impossible.

    Elle éternua. Le vent s’était levé, et ses pas l’avaient rapprochée de la forêt interdite. Pour Merlin sait quelle raison, d’ailleurs. Ce n’était pas un endroit très fréquentable. Interdit pour les élèves. Et diablement inintéressant pour une jeune fille. De la terre, des bestioles, pas même un rayon de lune pour éclairer toute cette terrifiante obscurité. Mais elle n’était pas froussarde, Narcissa. Parce qu’elle était une Black. Qu’est-ce qu’un nom ? C’est une carapace. De bois, de fer, de papier, selon les circonstances. Elle s’y retranchait comme un guerrier tente de se protéger des canons avec une mince plaque d’acier. A défaut de lui sauver la vie, au moins lui accordera-t-elle quelques minutes de répit. Elle inspira une grande bouffée d’air. La rejeta. La même vapeur blanchâtre traversa la brume. Peu importait Lucius. Peut importait sa sœur. Peu importait sa vie. Elle posa fermement un pied sur ce qui semblait être la frontière entre le parc et la forêt. Entre la vie qu’elle menait et celle qu’elle pourrait, l’espace d’un instant, imaginer vivre. Entre la cage et le ciel.

    « Parfois on regarde les choses, telles qu’elles sont, en se demandant pourquoi. Parfois on les regarde, telles qu’elles pourraient être, en se disant pourquoi pas. »

    Et la dernière chose qu’un spectateur invisible put apercevoir de Narcissa fut sa chevelure blonde disparaissant dans la brume. Mais elle n’alla pas bien loin. Elle n’était pas courageuse, Narcissa. Et le silence l’effrayait. Alors elle s’assit sur une pierre, non loin de là, une pierre si haute qu’elle ne touchait pas le sol. Et elle balança ses jambes, Narcissa. Comme une enfant grandie trop vite. Elle regarda le ciel encore terni d’étoile. Et elle se prit à rêver qu’elle était l’une d’elles. Après tout, pourquoi pas?

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